Retour en Grèce et fin de saison 2024 (juillet - octobre 2024)
En quittant Tugutreis, nous avons mis le cap plein ouest vers la ville de Kalymnos pour faire le
plein, entre autres, de viande de porc. À nouveau, on a dû rester au port à cause d’un coup de
vent. Une fois calmés, nous avons navigué vers Leros et Lipsi que nous apprécions toujours autant.
Ayant du temps avant l’arrivée d'amis, on a décidé de découvrir de nouvelles iles. La première, l’ile
d'Agothonisos est situé à 15 miles au sud de Samos, elle est peu développée, mais cela ne va pas
durer. Il y a des signes que l’ile va se développer. On y a construit de nouvelles routes et les
câbles électriques sont en train d’être renforcés. Nul doute, l’ile sera bientôt dénaturée par de
nombreuse résidence secondaire et perdra une partie de son charme. Si vous ne connaissez pas
l’ile, vous n’avez plus beaucoup de temps pour la visiter et profiter de ces belles plages.
Ensuite, nous avons fait une escale à l’ile de Harki. Elle offre un très bon abri pendant les coups
de Meltemi. Harki est encore très peu développé. On n'y trouve ni électricité, ni eau, pour les
voiliers de passage. Il y a une petite épicerie mais le choix est très limité et on y trouve
principalement des conserve. Une à deux fois par semaine, un marchant ambulant vient par ferry
avec des fruits et des légumes. Le port offre seulement 10 places de mouillage pour les bateaux
de plaisance. Vers 13 h, il y a le passage des bateaux de touristes qui perturbent un peu la
quiétude, mais vers 15 h tout ce monde repart et l’endroit redevient calme. Le soir, les deux
auberges préparent essentiellement du poisson pour les visiteurs. Si vous désirez une place dans
ce port lors des mois d’été, je vous conseille de venir tôt le matin pour prendre une place dès qu'
une se libère. Après Harki on a été vers Samos. À notre surprise, le port de Samos était fermé
aux plaisanciers, et ce, du 5 au 8 aout au matin. Samos célébrait les 200 ans de la victoire
écrasante des Grecs sur l’armée ottomane. Pour les Grecs, cet événement était une revanche sur
l’armée ottomane qui en 1912 avait massacré près de 3/4 des habitants de Chios. Lors des
célébrations, nous avons trouvé un abri dans la baie de Posidonie, non loin du port. Nous
commencions à être impatients de voir nos petits enfants et leurs parents arriver à Samos. Le 8
aout, dès que le vent le permettait, on s'est mis au port de Pytagorio pour faire des provisions et
accueillir nos petits-enfants. Au bout du port se trouve la statue de Pythagore, célèbre
mathématicien grec qui a découvert le théorème qui permet de calculer la longueur d’une
diagonale d’un triangle rectangle. Une fois à bord, nous avons décidé de nous diriger vers l’ouest
de Samos et de s’abriter au port de Maratocampo, car on croyait que le port protégeait bien en
cas de fort vent du nord. Notre choix était tout sauf judicieux. Le vent au port était très violent
avec des rafales à plus de 40 nœuds (72 km/h). Le maitre du port nous indiquait qu'avec ce vent,
il était impossible de s’abriter dans le port et que la seule option était de rester près de la plage
et de mouiller l’ancre sur 10 mètres de fond et d’attendre que la situation s’améliore. L’attente a
duré deux longues journées. Autour du bateau, il y avait un courant important et nager était
dangereux. L’ancre, heureusement, était bien accrochée avec les 60 mètres de chaines et nous
n’avons pas bougé durant les deux jours. Au troisième jour, la mer s'est calmée et nous avons pu
reprendre notre navigation pour visiter Lipsi, Patmos, Harki et Samos. Même si nous avons été
plusieurs fois sur ces iles, pour nos visiteurs, c'était une découverte. Certes, le temps aurait pu
être moins venteux, mais pour nos hôtes, les endroits étaient intéressants et variés.
Après avoir débarqué notre famille à Samos un autre ami venu d’Australie est venu à bord pour un
séjour de trois semaines. On a pu lui montrer les iles tels Agathonisi, Harki, Lipsi et Patmos où un
nouveau coup de vent nous a contraints de rester au port. Après le coup de vent, on a continué
notre navigation vers le sud, car notre ami devait prendre son avion à partir de l’ile de Kos. Une
fois notre ami parti, il nous restait un mois pour naviguer dans la région à nous deux et c’est vers
Nyziros que nous avons été.
Maintenant, la fin de la saison approchait et il était temps de remonter vers Leros pour
commencer à désarmer le bateau. Nous ignorions cependant en arrivant que l’ile fêtait les 80 ans
de la bataille de Leros. Les Allemands ont attaqué le port de Lakki le 26 septembre 1943 et ont
réussi à débarquer le 12 novembre. Le 16 novembre 1943, après 42 jours de bataille, les Italiens
et les Anglais capitulaient. Ce fut la dernière victoire des forces allemandes de la Seconde
Guerre mondiale. La bataille avait en tout cas fait 959 victimes, dont 20 civils. De nos jours, on
retrouve encore de nombreuses traces du passé de Leros si l’on y prête attention. Il y a entre
autres un cimetière britannique, un monument commémoratif des 72 marins décédés sur le bateau
grec le « Vasilissa Olga » qui était considéré à cette époque comme le fleuron de la marine
grecque. À Leros, il y a de nombreux autres vestiges qui aujourd’hui encore témoignent du passé
militaire. Il y a une grue qui servait à sortir les hydravions Catalina de l’eau, des galeries
souterraines où les civils ont trouvé protection. En haut de l’ile il y a une construction étrange, un
mur accoustique, où trois murs en forme de demi-cercle (120 degrées) concentraient les bruits
de loin jusqu’a 24km, et permettaient à des aveugles, qui avaient une ouïe fine, de signaler
l'arrivée d'avions ennemis ainsi que leur direction. Pour certains, c'était l'ancêtre du radar. Bien
sûr, la région est riche en épaves (avions et bateaux). Le 26 septembre, une cérémonie officielle,
au port de Lakki, commémore cette bataille et la perte du bateau Vasilissa Olga et ces 72 marins.
La cérémonie se clôtura par le dépôt d’une gerbe de fleurs par la marine Grecque au-dessus de
l’épave, situé tout près du port à ferry dans la baie de Lakki.
Notre rendez-vous pour sortir Terus de l’eau était le 7 octobre. On était heureux que Terus, une
fois sortie de l'eau, était en bon état et n’avait pas de dégâts dus à d’éventuels chocs sous le
niveau de flottaison. Le 16 octobre, nous quittons Leros pour la Belgique. Si nous pouvions
résumer cette saison, on peut dire que nous n'avons pas eu de pluie, mais par contre le Meltemi
était très présent. Est-ce dû au réchauffement climatique, je ne le sais pas.
Agothonisos
Harki
Affiche bataille de Samos
Leros: Memorial 26/9/1943
Commemorations
Grue pour hydravions
Mur acoustique
Pret pour l’hivernage
Sillages: 2024